Plus d'un cheminot sur trois étaient en grève aujourd'hui. A la SNCF, les syndicats considèrent une grève comme "réussie" lorsque le seuil des 30 % de participants est atteint.
Avec 33,3 % de grévistes, et près de 70 % chez le personnel roulant ce seuil est dépassé !
Ce résultat est à mettre sur le compte :
- de l'inquiétude des cheminots face à la future réforme du système ferroviaire et notamment de son impact sur leur Statut.
- des perspectives de privatisation des TER et Transiliens, risquant d'impacter fortement l'emploi des personnels roulants, voire d'occasionner des transferts de cheminots vers le secteur privé.
- d'une montée générale d'un "ras-le-bol", interne à l'entreprise, mais ressenti plus globalement par l'ensemble des salariés soumis à une multiplication d'efforts, de menaces et de contraintes.
- d'un appel à la mobilisation de 6 syndicats (CGT-UNSA-CFDT-SUD rail-FO et FiRST) sur les 8 que compte la SNCF, alors que d'ordinaire, au mieux la moitié d'entre-eux appelle à la grève.
- des menaces pesant sur le régime spécial de retraite des cheminots, et notamment sur la perspective de remise en cause du calcul de la pension sur les 6 derniers mois. Un sujet extrêmement sensible à la SNCF, déjà impactée par deux réformes des retraites successives.
Le Gouvernement doit prendre cet avertissement très au sérieux, notamment à la veille d'une énième réforme des retraites.
La grève des cheminots pourrait, comme par le passé, déboucher sur une expression plus large des salariés du public comme du privé.