Une reprise progressive dès demain !?
Lorsque la SNCF évoque une reprise, il y a lieu d’être prudent. Dans un courrier adressé aux agents concernés, l’Entreprise précise : « chacun souhaite comprendre aujourd’hui les causes de ce tragique accident : nous devons cependant rappeler que personne ne sait prévoir une échéance pour la publication d’un rapport d’enquête. Cette enquête est conduite par un Etat souverain et SNCF ne peut y avoir accès. Le doute apparu le 1er mars est maintenant levé. Les CHSCT ont été informés et ont pu débattre de l’ensemble des assurances obtenues. Le plan de transport est remis en place progressivement pour retrouver un rythme normal le plus rapidement possible et répondre aux attentes – de plus en plus pressantes – de nos voyageurs… ».
En résumé, on en sait toujours pas plus et on en saura pas plus dans l’immédiat, on a échangé en CHSCT, la demande est voyageurs est pressante, il faut reprendre. On attendra peut-être la réaction officielle des représentants du personnel avant de se réjouir. Cette fois, les éléments livrés au cheminots ne se limitent pas à cette seule incantation à reprendre le travail. Visiblement, la communication entre le Luxembourg et la France s’est améliorée. Malgré les contraintes de confidentialité imposées par l’instruction, des éléments concrets ont enfin été livrés aux cheminots français. Ils portent sur les circonstances de l’accident, les conditions dans lesquelles une voie avait été fermée à Bettembourg (fait à l’origine de nombreux questionnements et d’un nouveau droit de retrait des cheminots français), et balaient les causes qui auraient pu conduire au nez-à-nez.
Notonsqu’il aura quand-même fallu 20 jours pour que les agents SNCF disposent d'éléments écrits tangibles et garantis au plus haut niveau. 20 jours de doutes, 20 jours de blocage des circulations. 20 jours de confrontations, de polémiques, de rumeurs. A ceux qui prétendent encore aujourd’hui qu’il n’y a pas eu de problèmes de communication entre les différents protagonistes, nous rappellerons modestement qu’il est difficile de faire pire !
Pour lever plus en avant les doutes qui subsistent, le directeur national de la sécurité SNCF a rédigé et diffusé le 8 mars un courrier traitant des « mesures conservatoires permettant la reprise des circulations en sécurité depuis et vers le Luxembourg ». Il détaille notamment les actions préventives mises en place par les CFL, évoque le fonctionnement du système de sécurité Memor 2+ ainsi que les exigences en termes de vérification de son fonctionnement.
Enfin, sans se substituer aux enquêteurs, la SNCF précise que le train n’a pas ralenti au passage de l’avertissement fermé, que le frein fonctionnait normalement (freinage d’urgence après franchissement du signal fermé). Les experts devront déterminer si le système Memor 2 + avait bien été enclenché au départ du Luxembourg. Si oui, pourquoi il n’a pas réagi au passage de l’avertissement. Erreur humaine, problème technique à bord de la rame impliquée dans l’accident ? Sur ce point, nous ne sommes toujours pas plus avancés, si ce n'est, qu'en principe, les installations au sol auraient bien fonctionné.
Alors, peut-être une reprise progressive dès le jeudi 9, comme annoncé par la SNCF ? Wait and sea !