Le couperet est tombé il y a déjà quelques jours. L’accident du TGV, en Alsace, serait bien le fait d’une vitesse excessive, ayant elle-même pour origine une « erreur humaine ». L’analyse de la SNCF, essentiellement technique, s’arrête là.
Sans doute les deux autres enquêtes, celles de la Justice et celle du BEATT permettront d’en savoir plus. Car il reste à établir à quels niveaux se situent exactement la ou les erreurs humaines et établir au final les degrés de responsabilités de chacun, sans oublier celui de la SNCF.
Résumons : le TGV aurait donc freiné 11 secondes trop tard pour s’inscrire dans la courbe de décélération prévue dans le cadre des essais…
Questions :
- Le fait même d’évoquer un retard de freinage que l’on peut estimer à 11 secondes ne constitue-t-il pas l’aveu implicite que les marges de sécurité ne sont pas assez élevées ?
- Quelles ont été les instructions données au conducteur du TGV par les Cadres Tractions présents en cabine de conduites, qui avaient autorité sur lui ?
- Quelles ont été les consignes livrées au personnel de conduite par les responsables des essais ?
- S’il est normal que les dispositifs actionnant l’arrêt automatique du train en cas de survitesse aient été déconnectés pour procéder à des essais, de quelles informations le conducteur bénéficiait-il encore dans sa cabine ? Sont-elles suffisantes pour assurer une totale sécurité ?
- Les procédures mises en œuvre pour assurer la sécurité de circulation du train en cas de déconnection des boucles de rattrapage sont-elles assez abouties ?
- Plus globalement, l’organisation même des essais n’est-elle pas à revoir ?
- Si le conducteur a été distrait dans une phase qui nécessitait une forte concentration, quelle en serait l’origine : humaine, technique ?
- De quelle formation spécifique le conducteur a-t-il bénéficié pour assurer des essais à grande vitesse ? Celle-ci intègre-t-elle toutes les contraintes et les risques ?...
Il serait trop facile de conclure à une erreur humaine qui, dans certains esprits, se résume à la seule "faute" d’un conducteur. Les victimes, l’ensemble de la famille des cheminots, les usagers ont droit à la vérité, toute la vérité !